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LES BERLINES
11 mars 2015

Photo de couverture La distribution de lait aux

 

 

Photo de couverture

La distribution de lait aux enfants existe encore dans certaines écoles après la publicité qu'on a faite voici quelques années sur les qualités de cet aliment.

Elle continue en colonie de vacances

 

MEDIASCOPIE

ou "radioscopie"  écrite d'un "media" de propagande du capitalisme monopoliste d'état classé "SECRET DEFENSE"

 

La presse d'entreprise: "Douai Mines"

 

LE SOMMAIRE

 

 

 

En couverture: En colo, le verre de lait...

2. Publicités et petites annonces

3. Sommaire

4. Les lauréats du concours des bourses des mines... et publicités

5. Défendons notre charbon

6 et 7. Colonies de vacances

FITZ JAMES: La vie de château

ROYE: La colonie du bonheur

8. Le prix semestriel de Sécurité

à la fosse Lemay

9. Charbon actualités

A travers le monde

10 à 13. Les énergies en compétition

les énergies de demain: soleil, vent, volcans, marées

14 et 15. Faisons le point

Le plan d'adaptation des charbonnages

16 à 19. L'action sociale en faveur des mineurs et de leurs familles

Les assistantes sociales des houillères et celles de l'Union Régionale...

20 et 22. Le tourisme est à votre porte

Le Boulonnais (par Jean Lestocquoy)

22 et 23 Les conseils du jardinier

... Un institut de beauté

24. Pic et Briquet "Mystère dans la mine"

25. Départs en retraite

Résultats d groupe

Poème en patois de Léonce Bartier

26 et 27. Les médailles du travail

28 et 29. Vacances des Jeunes

30. Le carnet familial "Chez Nous"

31. Les sports

Nos jeunes mineurs à la piscine de Douai

La Vaillante d'Auberchicourt à Thonon

Et aussi: Colombophilie à Pecquencourt

32. Les Amis du Vieux Château de Sin-le-Noble à l'heure du spoutnik

Avion: Concours International d'Accordéon

Les bénéficiaires du séjour de La Napoule

 

 

Les lauréats du concours des Bourses des Mines

            La proclamation des résultats du concours des bourses des mines nous apporte chaque année de très vives satisfactions. C'est en parti­culier dans la série «T» que les enfants du Groupe de Douai se distin­guent. Cette année encore la moitié des lauréats provient du Groupe de Douai. Le major Henri Sclavon qui a fréquenté l'école de la Sucre­rie de Sin-le-Noble a obtenu une moyenne de 2,35 supérieure à celle du second Jean-Pierre Cecchini de Dechy. On trouve en 4° position Jean-Pierre Fabisch de Notre-Dame et Daniel Genge à la 6° place. (NDL: la liste complète peut être fournie à toute personne en faisant la demande). Nous adressons toutes nos plus vives félicitations à tous ces lauréats ainsi qu'à leurs instituteurs. NDL: la ségrégation anti-féminine sévissait sec! (Cf. ci-après) ...

 

NOTA: Les candidates reçues au Concours et classées après le n° 253 (c'est-à-dire après Ringeval Jacqueline) ne peuvent obtenir de bourse en raison de la règle limitant à 15% du total des bourses masculines, le nombre des bourses féminines.

 

DÉFENDONS NOTRE CHARBON

 

 

Vue en coupe d'une installation moderne de chauffage aucharbon

 

                Dans notre dernier «DOUAI MINES», nous avons montré qu'à chaque problème de chauffage, il y avait une solution charbon. Nous avons également écrit que le chauffage au charbon était nettement plus économique que le chauffage aux combustibles liquides; c'est cette dernière affirmation que nous allons démontrer aujourd'hui. Imaginons une installation de chauffage central comprenant 8 radiateurs et dont la puissance est de 20000 calories/heure. L'expérience a prouvé que les calories nécessaires annuelle­ment pour le chauffage central d'une habitation correspondaient à 1600 heures de marche à pleine puissance de la chaudière. Il faudra donc, dans notre cas, fournir 32 millions de calories par an; ces calories pourront être produites soit par une chaudière équipée d'un brûleur à fuel domestique, soit par une chaudière auto­matique à grains maigres.

            Quelle est la solution la plus économique?

            La combustion d'un kilogramme de grains dégage 7680 calories et celle d'un kilogramme de fuel domestique 9900 calories. Les essais en laboratoire ont montré que les chaudières auto­matiques au charbon, de même que les chaudières au fuel, utilisent environ 80% des calories contenues dans le combustible. Par conséquent,

            un kilogramme de charbon fournira 7680 x 80% = 6144 calories

            et un kilogramme de fuel domestique 9900 x 80% = 7920 calories

Le chauffage de notre habitation nécessitera par an:

            32.000.000: 6144 = 5,2 tonnes de grains maigres

            ou 32.000.000: 7.920 = 4,040 tonnes de fuel domestique.

Comparons les prix (le prix de transport étant en moyenne de 10 NF la tonne):

            - Une tonne de grains maigres vaut actuellement sur nos carreaux de vente 100,50 NF.

            - Une tonne de fuel domestique vaut 221,90 NF rendue domicile.

            - au charbon: (100,50 + 10) X 5,2 t = 574,60 NF (57.460 F)

            - au fuel: 221,90 x 4,040t = 887,60 NF (88.760F)

L'économie réalisable par l'emploi du charbon sera de 313 NF (31.300 de nos anciens francs) par an, soit 35% environ. La preuve est donc faite: le charbon est plus économique.

            Ajoutons à cela que le prix d'une installation aux combusti­bles liquides est plus élevée que celui d'une chaudière automatique au charbon et nous aurons un bilan très avantageux à présenter aux particuliers encore tentés par ces combustibles liquides.

            Pourquoi cette tentation?

- Parce que ces particuliers ne sont pas au courant des progrès réalisés dans le domaine de l'utilisation du charbon.

- Parce que les représentants des produits concurrents établissent des comparaisons entre une installation moderne au fuel et une installation ancien type au charbon et que, dans ce cas, le bilan est plus favorable au fuel.

         Le problème est donc de connaître à temps les personnes intéressées à une question de chauffage, pour les renseigner, et les conseiller. Peut-être en connaissez-vous? Peut-être entendrez-vous un client dire qu'il va réaliser une installation au fuel? Signalez-le d'urgence au Service Commercial du Groupe qui défendra la position de notre charbon en s'efforçant de donner entière satisfaction aux intéressés.

 

FITZ JAMES

La vie de château

 

            Les enfants de la colonie de Fitz James ont vécu trois semaines la vie de châtelain. Chique jour un service impeccable dirigé par M. Chappe très bien secondé par M. Asquin, s'est occupé de procurer aux enfants une nourriture saine, abondante et délicieuse. Et puis les moniteurs et les monitrices se sont chargés de les divertir. Nous n'avons pas pu assister à tous les jeux, faute de temps. Nous avons vu beaucoup d'activités sachant qu'il y en avait d'autres, beaucoup d'autres pour distraire les enfants.         Une monitrice, au physique bien «typé»[1], avec une épaisse tresse de cheveux, contait de bien belles histoires. Une autre coiffée d'une chapeau de paille encourageait le talent de peintre de jeunes garçons. Le petit chien de l'économe, véritable mascotte, recevait les caresses de tout ce monde enfantin avec qui il s'entendait si bien. A l'heure du casse-croûte les mines épanouies des fillettes nous rassurent sur leur appétit. Les garçons, toujours plus expé­ditifs[2] avaient déjà terminé leur goûter et s'apprêtaient à partir à la pêche avec leur moniteur qui préparait les appâts. Dans la cour des groupes se formaient pour s'en aller dans de longues randonnées dans la campagne. Adossée à une statue de l'entrée du château une monitrice au tempérament artiste conduisait un choeur d'enfants, toujours troublant à cause de la fraîcheur des voix et de la beauté de la chanson.

 

 

 

            Ce sont toutes ces petites scènes que nous avons vu[es][3] au cours de notre visite éclair. Elles nous on fait beaucoup de plaisir et c'est bien à regret que nous avons quitté ce monde heureux[4]. Les en­fants auront eu certainement d'autres souvenirs à raconter. Et puis parfois les moments de bonheur étant personnels on n'arrive pas à les communiquer à d'au­tres - et ils ont existé pourtant et c'est ce qui est arrivé à tous les petits colons de Fitz James.

 

ROYE: La colonie du bonheur

 

 

            Partir, partir... Trois se­maines à Roye. Ça c'est une aventure à 10 ans. Ce n'est pas sans appréhension qu'ils ont quitté leurs parents tous ces jeunes enfants. Mais ils ont été tout de suite rassu­rés par la gentillesse du direc­teur de la colonie, M. Pasch.

         Dès le premier jour, ils ont "attaqué" la vie de colonie. Si la pluie a interrompu les jeux, elle n'a cependant pas empêché les plaisirs nombreux et variés. Les groupes d'en­fants partaient dans la campa­gne dès le petit déjeuner. Et quand ils étaient au sein de la nature, silencieuse, ils la peuplaient de leurs rires, de leurs chants, de leurs ébats. Jamais les moniteurs n'étaient lassés de jouer au ballon, au jeu du mouchoir, à la balle au chasseur, etc... et pourtant ils étaient seuls contre tous. Par­fois, cependant, les distrac­tions plus calmes intéressaient tout autant les jeunes enfants. La fabrication des objets en plâtre, par exemple, tenait toujours du miracle et les en­fants ressentaient la joie de la création.

         Un des moments les plus émouvants de la journée, c'é­tait la distribution des lettres. Ceux qui avaient reçu une let­tre s'en allaient le visage inon­dé de bonheur. Les autres étaient brusquement attristés. Parents, nous vous invitons à écrire souvent, très souvent à vos enfants en colonie car ils ont besoin de votre chaleureu­se tendresse. S'ils vous man­quent, sachez que vous leur manquez davantage encore car un enfant vit plus avec ses ins­tincts, ses sentiments qu'avec sa raison. Mais bien vite la vie en commun reprenait. Tous partaient vers d'autres occu­pations. Et la vie continuait, heureuse.

 

Le prix semestriel de Sécurité

à la fosse Lemay[5]

 

         Pour le 1° semestre 1960 le siège Lemay a obtenu le prix de sécurité du Groupe. Le siège Lemay a obtenu la 1° Coupe de sécurité pour le 1° semestre 1958 et l'évolution de ses résultats prouve, s'il en était besoin, l'intérêt du personnel du Siège sur les question de sécurité.

         Malgré un gisement assez difficile, cha­cun se souvient de la marche de la S16 en terrains mauvais et difficiles, ainsi que celle du rabot dans des conditions peu favorables. Malgré ces conditions et grâce à la volonté de tous, le siège Lemay a enregistré seulement[6] 97 accidents au cours des six premiers mois de 1960. Le nombre moyen de descen­tes est d'environ 760. Si l'on veut se référer à une autre notion qui, dans une certaine mesure parle mieux, le Siège accuse à peu près un accident tous les deux jours, ce qui est fort peu, ceci pen­dant le 1° semestre.

         C'est pour fêter[7] ces brillants résultats qu'une délégation de la fosse Lemay con­duite par M. Lecerf a été reçue au C.F.P.[8] de Montigny-en-Ostrevent [NDL] par M. Bernard, Directeur Délé­gué, accompagné des ingénieurs de la Direc­tion, chargés de la Sécurité. Au cours de cette réunion M. Haas devait évoquer les résultats de la fosse Lemay. Il en a profité pour parler des résultats du Groupe. «Ils prouvent que l'on ne fait plus de progrès spectaculaires».

            Cependant Lemay montre ce que l'on peut atteindre. «Ceque les uns ont réalisé les voisins peuvent s'efforcer de l'atteindre». Pour conclure M. Haas devait dire: «Il faut que la notion d'économie d'accidents pénètre partout et que l'enthousiasme d'un prix de sécurité ne reste pas sans lendemain. Encore une fois, nos félicitations au per­sonnel ouvrier de Lemay, aux agents de maîtrise et aux ingénieurs du Siège. Je forme le voeu de voir les sièges du Groupe de Douai s'aligner sur le meilleur et atteindre - dans une atmosphère de progrès techniques - l'augmentation de productivité de fréquence aussi brillants que ceux que nous fêtons aujourd'hui». M. Bernard se montra particulièrement ravi des résultats obtenus par la fosse Lemay et remit la coupe de sécurité à M. Lecerf, qui immédiatement la transmit à M. Duca­tillon, chef porion.

 

On leva ensuite le verre pour fêter le succès de la fosse Lemay en espérant qu'il sera suivi par d'autres succès.

 

    

 

La délégation de la fosse Lemay présente à la remise de la Coupe de Sécurité.

 

M. Haas montre les brillants résultats de la fosse Lemay sur les graphiques

 

 

M. Bernard, Directeur Délégué, remet la coupe à M. Lecerf, Directeur de la fosse Lemay

 

charbon - actualités

A TRAVERS LE MONDE (photos)

 

3 DE BRUAY: PRIX NATIONAL DE PRODUCTIVITE

 

• Le prix national de productivité des Char­bonnages de France a été décerné le 10 mai à une équipe du siège n° 3 du groupe de Bruay, dans le Nord-Pas-de-Calais. C'est dans la taille exploitée par cette équipe qu'a été mis au point l'emploi du soutènement marchant.

• M. Francis Mouy, mineur à la fosse de Dechy près de Douai, a été désigné par le sort pour aller porter au Pape le 23 mai une lampe de mineur symbolique.

• Les Houillères du Nord et du Pas-de-Calais ont réalisé un dessin animé en couleur pour pré­senter au personnel et ou public de la région les résultats de l'année 1959. C'est la première fois dans le monde qu'une telle expérience est réalisée.

• Le 7° Salon International des Plastiques d'Oyonnax s'est tenu en juin dernier. Les Houil­lères du Nord et du Pas-de-Calais y possédaient un stand mettant en valeur les diverses fabrications chimiques du Bassin.

 

VIF SUCCES DE L'EMPRUNT DES CHARBONNAGES

 

• L'emprunt 1960 des Charbonnages de France a rencontré un grand succès. Il a été placé en 4 jours seulement; les souscriptions s'élèvent à 38 milliards d'anciens francs, chiffre le plus élevé atteint jusqu'à présent par les em­prunts des Charbonnages.

• M. Baumgartner, ministre des Finances, répondant à une question posée par un député, a déclaré: «L'emprunt récemment émis par les Charbonnages de France a connu un succès ex­ceptionnel; l'épargne a répondu à l'appel du gouvernement et elle a apporté les sommes néces­saires à la modernisation d'une industrie qui s'avère particulièrement nécessaire dons la con­joncture actuelle».

 

MINEUR ET BACHELIER

 

• Un ouvrier mineur de Vézezous (Haute-Loire), M. Kremer, vient d'obtenir à l'âge de 32 ans la deuxième partie du baccalauréat. Il poursuivait depuis plusieurs années des études secondaires par correspondance.

• Les Houillères de Blanzy ont inauguré le nouveau puits de Rozelay, situé dans la partie sud du Bassin, et qui va relayer le gisement Nord qui s'épuise progressivement. Il emploiera 1.500 mineurs. Ses réserves sont évaluées à 28 millions de tonnes.

• Une récente campagne de sondage a permis de découvrir, à une dizaine de kilomètres de Saint-Etienne, et à 800 mètres de profondeur, une couche de charbon de bonne qualité épaisse de 10 mètres.

• Le Premier Ministre a inauguré le 25 juin les nouveaux bâtiments de l'Ecole supérieure des mines de Nancy. L'Ecole applique une nouvelle méthode d'enseignement, basée sur des stages et des cours pratiques. Le nombre des ingénieurs qu'elle for­mera doit augmenter sensiblement dans les pro­chaines années.

• Le gouvernement a approuvé le projet de création de la Société De Développement Industriel et Commercial (S.O.D.I.C.). Cette Société aura pour objectif de favoriser la création de nouvelles entreprises dans les zones de conversion, et notamment dans les régions mi­nières.

• Les Houillères du Nord- Pas-de-Calais ont mis en service à Mazingarbe une nouvelle unité qui portera la production de cyclohexane à 40 tonnes par jour. Le cyclohexane est la matière pre­mière du nylon.

ILS ONT FAIT SURFACE DANS LA FORET

 

• Quatre mineurs de la fosse Ledoux, à Va­lenciennes, ont fait une percée à l'air libre dans la forêt de Raismes située à cinq kilomètres du puits. A cet endroit, la veine de charbon n'est qu'à quelques mètres de la surface.

 

 

            

 

 

INQUIETUDES EN ALLEMAGNE

 

• Les mines allemandes s'inquiètent à leur tour de la concurrence que leur fera bientôt le gaz naturel. Non seulement l'Allemagne escompte re­cevoir d'ici quelques années le gaz naturel du Sahara, mais elle pourrait en recevoir également d'U.R.S.S. dans un délai de trois ans au plus tard, lorsque Berlin sera rattaché au réseau de gazo­ducs de l'Europe Orientale.

• On estime à 100.000 le nombre des mineurs qui ont actuellement quitté la mine depuis le début de 1958, ce qui représente une diminution du tiers des effectifs. On commence à se demander s'il ne faut pas renverser cette tendance car la consommation nécessite dès à présent une reprise sur les stocks.

• Au cours de son voyage en France, M. Fron­dizi, président de la République Argentine, a souligné le grand intérêt que son pays, en dépit de ressources prometteuses en pétrole, atta­che ou développement rapide du bassin houiller du Rio Turbio, dont l'étude o été confiée à une mission d'ingénieurs français.

 

UNE CENTRALE... SANS CHAUDIERE NI TURBINE

 

• Un appareil appelé «générateur magnéto­hydrodynamique» est actuellement aux essais dans un laboratoire américain. Cet appareil produit du courant électrique à partir de la chaleur sans aucun organe mobile, c'est-à-dire qu'il supprime l'emploi des chaudières, des turbines et des alter­nateurs, et offre un rendement particulièrement élevé. Il se compose en principe d'un champ ma­gnétique dans lequel est projeté un gaz à haute température. Ce gaz provient de la combustion de poussières de charbon.

Une explosion qui s'est produite le 28 juin dans les mines d'Albertillery (Pays de Galles) a provoqué la mort de 37 mineurs.

Un coup de grisou a provoqué la mort de 54 mineurs dans une mine de charbon d'Ostrava en Tchécoslovaquie.

• Un siège d'extraction actuellement en cons­truction en U.R.S.S. dans le bassin du Donetz sera entièrement exploité par des procédés hydrauliques. Le charbon sera abattu par des jets d'eau sous pression et transporté jusqu'à la surface par des canalisations. La production serait de 10.000 tonnes par jour.

 

 

énergies en compétition

NOTRE GRANDE ENQUÊTE SUR LES CONCURRENTS DU CHARBON

 

Les énergies de demain: soleil, vent, volcans, marées...

 

         Nous sommes évidemment incapables de prévoir ce qui se passera dans cent ou deux cents ans. Mais il nous est quand même possible de supposer que nos arrière-arrière-­petits-enfants consommeront des quantités phénoménales d'énergie et ne pourront donc se contenter des ressources que nous exploitons actuellement (charbon, pétrole, gaz, houille blanche), ou même de l'uranium et du thorium, aliments de la future énergie atomique. Peut-être même s'étonneront-ils que pendant si long­temps il ait fallu aller chercher sous terre tant de combustibles de toutes sortes - avec la crainte de les voir un jour épuisés - alors que d'autres sources d'énergie existent qui se renou­vellent sans cesse et sont laissées pour ainsi dire à l'abandon. Voici ce que, jusqu'à nouvel ordre, nous devons et pouvons répondre.

 

la chaleur inépuisable du soleil

         De savants calculs démontrent que la formidable quan­tité de chaleur apportée par l'astre du jour devrait permettre à chaque habitant de notre planète de multiplier sa consom­mation d'énergie par 10.000. Qu'attendons-nous?

         Déclarons tout d'abord que l'énergie solaire n'est nulle­ment oubliée et que d'innombrables inventeurs se sont ingéniés à la capter. Certains même y ont plus ou moins brillamment réussi. Aux Etats-Unis, en France également et en d'autres pays, on rencontre des maisons particulières ou d'importants immeubles dont le toit est entièrement recouvert par un appareil appelé isolateur. C'est une sorte de serre aplatie où la chaleur du soleil est «prise au piège» grâce à une combi­naison de verre transparent et de surfaces peintes en noir, cette couleur oyant le pouvoir d'absorber le maximum de calories. Il ne reste qu'à faire circuler à travers l'isolateur de l'air ou de l'eau, qui sont dirigés sur un accumulateur où la chaleur est stockée, puis distribuée aux radiateurs du chauf­fage central. Sous un climat tel que celui du Midi de la France on peut, grâce à une pareille installation, économiser la moitié du combustible utilisé chaque hiver pour le chauffage. L'ob­jection est qu'il a fallu dépenser pour cela une somme élevée, sans pouvoir se dispenser de l'appareil habituel qui brûle du charbon ou du fuel. Cela peut être compensé par un avantage qui est - en été - d'utiliser l'énergie au toit pour faire fonctionner un réfrigérateur. Paradoxe: c'est le soleil qui, sous les tropiques, permettra de rafraîchir les habitations à bon compte.

         Par un moyen analogue - dans les pays chauds où l'on manque d'eau douce - on peut distiller de l'eau salée ou de l'eau saumâtre. Les distillateurs solaires « travaillent » gratui­tement, mais coûtent hélas infiniment plus cher à cons­truire que ceux chauffés aux combustibles solides ou liquides. Y a t il des ménagères qui désirent cuisiner au soleil (en place de charbon ou de gaz)? Rien de plus facile, car le cui­seur solaire est en vente et d'assez nombreux campeurs l'uti­lisent déjà. C'est un miroir parabolique qui concentre les rayons du Soleil en un point que les opticiens appellent (quelle coïncidence!) le «foyer». Ce cuiseur est largement employé dans certaines régions des Indes où il remplace avantageusement la bouse de vache séchée, seul combustible disponible. Mais le miroir peut prendre des proportions gigantesques et on a alors une installation qui permet de fondre certains métaux à des températures de plus de 3.000 degrés. Un des plus grands fours solaires se trouve à Mont-Louis, dans les Pyrénées.

Le Soleil a donc pu être asservi pour les modestes usages ménagers ou pour les très hautes températures. Il peut encore fournir une énergie miniature (grâce à des semi-conducteurs) qui alimente des lignes téléphoniques ou l'émetteur des satel­lites artificiels. Malheureusement cette énergie reste insaisissable dès qu'il s'agit d'obtenir des températures moyennes en quantité suffisante pour «fabriquer» des tonnes de vapeur. Elle est en effet trop dispersée, et une modeste centrale solaire produi­sant de l'électricité exigerait de la capter sur des centaines d'hectares: problème très difficile que personne n'a encore résolu d'une manière satisfaisante,

 

comment domestiquer les caprices du vent?

 


            Aucune énergie - si ce n'est peut-être celle du bois - n'a rendu autant de service dans le passé que l'énergie éolienne. Moulins à vent et navires à voiles sont à présent des pièces de musée ou des distractions de sportifs. Pourquoi le vent a-t-il été abandonné au profit des moteurs de toutes sorte? La raison en est simple: c'est une énergie essentiel­lement capricieuse,, bien plus intense à certains moments qu'on ne le désirerait et tombée à zéro dans l'heure suivante. Comme pour le Soleil, les inventeurs et les ingénieurs n'ont pas jeté le manche après la cognée. L'antique moulin à vent à été remplacé par des éoliennes à haut rendement que l'on voit assez souvent, dans nos campagnes, juchées sur de hauts pylônes métalliques. Elles servent principalement à remonter l'eau des puits, mais certains usagers leur font éga­lement produire du courant électrique, en les couplant avec des dynamos. Pour compenser l'irrégularité de l'énergie fournie, ils doivent compléter l'installation par des accumulateurs. C'est là que gît la difficulté, car l'accumulateur est jusqu'à nouvel ordre un instrument délicat et d'une capacité très limitée. On peut, grâce à lui, réaliser des installations individuelles de petite envergure: le problème devient très ardu lorsqu'on veut procéder à grande échelle. C'est pourtant ce qu'a tenté l'Electricité de France, avec une installation ­pilote de grande dimension, qui étudie pour son compte la domestication du vent dans les plaines de la région parisienne.

 

 


le "feu et la terre"

         Les mineurs du fond, habitués à transpirer en plein hiver, sont bien placés pour savoir qu'une monumentale source d'énergie est disponible sous l'écorce terrestre, à quelques ki­lomètres de profondeur. Peut-on atteindre de quelque manière la zone des roches en fusion, réservoir presque éternel de chaleur? Sur la presque totalité du globe, cette tâche est irréa­lisable. Quant aux endroits où ce serait en principe facile (c'est-à-dire les cratères des volcans), mieux vaut évidemment ne pas s'y aventurer... Seules, quelques zones privilégiées se prêtent à la domestication de l'énergie géothermique. En Islande, où le climat est glacial, son rôle est provi­dentiel: de nombreuses fumerolles (sources d'eau chaude ou de vapeur) permettent aux heureux habitants de chauffer leurs maisons, de nager dans des piscines tièdes, de faire pousser des légumes ou des fruits sous des serres. La capitale du pays possède un chauffage central urbain alimenté, lui aussi, par le «feu de la terre». Les Italiens l'ont exploité de manière toute différente: dans une région désolée de la Toscane, de nombreuses fume­rolles s'échappaient en sifflant de fissures qui parsemaient le sol bouleversé. Patiemment, des équipes de forages ont entre­pris de pousser leurs tubes (comme les pétroliers) jusqu'à atteindre - à des centaines de mètres de profondeur - les « nids de vapeur ». Besogne délicate, pleine d'imprévus, mais lorsqu'un puits géothermique est achevé, il ne reste plus qu'à le prolonger par une canalisation jusqu'à une centrale électrique où la vapeur actionne des turbines, tout comme si elle venait d'être produite dans une chaudière. Les Néo-Zélandais, à leur tour, ont mis en route une puis­sante centrale géothermique, cependant que les jeunes filles maories continuent - pour la joie des touristes - à faire cuire à la vapeur des oeufs, des légumes et des poissons au-­dessus de trous que les électriciens n'ont pas encore accaparés.

le flux et le reflux

            Deux fois par vingt-quatre heures, les marées de l'océan montent à l'assaut des côtes, s'engouffrant dans les baies et les vallées des rivières. Deux fois elles refluent vers le large. Dans l'un et l'autre sens, un courant est ainsi créé qui parfois atteint une extrême violence. L'idée est venue tout naturel­lement de capter cette « énergie aller et retour », selon les méthodes employées pour les courants d'eau douce. Des moulins de marées ont existé autrefois en Bretagne et depuis plusieurs années les ingénieurs étudient la possibilité de créer des usines marémotrices. Le principe est simple: construire un barrage pour que l'eau de la marée montante puisse s'accumuler en amont, puis à marée descendante lâcher l'eau ainsi retenue en la dirigeant vers des turbines hydrau­liques. A d'autres heures, le même barrage peut fonctionner en sens inverse, créant une chute de l'aval vers l'amont. La seule condition est que cette chute soit - dans un cas comme dans l'outre - suffisamment haute. Et l'usine marémotrice n'est vraiment rentable que si l'amplitude de la marée est grande. Or on sait qu'en de nombreux endroits (sur les côtes de la Méditerranée par exemple et autour de certaines îles du Pacifique), la différence de niveau entre la haute et la basse mer est insignifiante. Même avec les amplitudes moyennes (trois ou quatre mètres), ce serait perdre son temps que de vouloir capter la marée.

         En fait, il n'existe guère à la surface du globe qu'une quinzaine de sites vraiment favorables, - et il se trouve que deux d'entre eux sont situés en France. La décision a été prise, après de longues hésitations, d'équiper l'estuaire de la Rance. Son usine marémotrice, la première réalisée dans le monde, sera favorisée par une amplitude de marée de plus de 11 mètres. Elle n'en restera pas moins assez modeste à cause de l'exiguïté du bassin de retenue. Mais déjà l'on songe à une usine gigantesque, destinée à«'turbiner » les formidables marées de la baie du Mont Saint-Michel. Cette usine exigerait un barrage de près de 24 kilomètres édifiés en pleine mer, mais elle fournirait autant de kilowatts heure qu'en débitent actuel­lement toutes les centrales hydrauliques françaises réunies... Quelques dizaines d'années seraient nécessaires pour mener cette oeuvre à bonne fin.

Que conclure?

            Les diverses énergies que nous offrent les forces de la nature sont sans doute inépuisables, certaines sont mêmes prometteuses. Aucune n'est aussi pratique, aussi facile à exploiter que les énergies fossiles, recueillies certes à grand peine, mais inégalables en régularité, disponibilité et souplesse.

 

Dans le prochain numéro: LA CONCLUSION DE NOTRE ENQUÊTE.

 

 

 

LE PLAN D'ADAPTATION DES CHARBONNAGES

 

            • La production du Bassin du Nord en 1965 sera en faible diminue par rapport à la moyenne des dix dernières années.

            • La part du Bassin du Nord dans la production nationale passera de 49% à 55%.

 

 

            Le Ministère de l'Industrie a fait connaître les grandes lignes du plan d'adaptation des Charbonnages de France qu'il a mis au point pour la période 1960-1965. Ce plan a pour but, a précisé M. Jeanneney, de permettre aux Charbonnages d'améliorer dans l'avenir leur position dans la concurrence des diverses formes d'énergie. C'est à la suite d'études effectuées au Ministère de l'Industrie en liaison avec la Direction Générale des Charbonnages de France que le Ministère de l'Industrie a arrêté un ensemble de mesures tech­niques, financières et commerciales qui ont reçu l'approbation du Gouvernement.

            Ce plan d'adaptation des Charbonnages a été soumis pour examen au Commissariat Général au Plan. La section de l'énergie du Conseil Économique en a été saisie pour avis en attendant que les commissions compétentes de l'Assemblée Nationale et du Sénat se prononcent à son sujet. Vous trouverez ci-contre les grandes lignes des dispositions prin­cipales de ce plan. Un certain nombre de dispositions qui intéressent uniquement les Bassins du Centre Midi ne sont pas reproduites ici.

            En ce qui concerne les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-­de-Calais, il est particulièrement remarquable que l'objectif de pro­duction qui lui est assigné pour 1965 est de 28 millions de tonnes. La moyenne de notre production pendant les dix dernières années écoulées étant de 28.600.000 tonnes, c'est donc une très faible réduction qui nous est imposée, échelonnée sur cinq ans. Cette réduction est beau­coup plus forte pour les autres bassins, surtout ceux du Centre Midi: il en résulte que notre part dans l'ensemble de la production nationale passera de 49% à 53%.

 

 

            Les objectifs de produc­tion des Houillères de bas­sins seront, en 1965, de 28 millions de tonnes pour le bassin du Nord Pas-de-­Calais, de 13,5 millions de tonnes pour le Bassin de Lorraine et de 11,4 millions de tonnes pour les bas­sins du Centre Midi. La production des Houillères de bas­sins s'établira donc en 1965 à 53 millions de tonnes. Les mesures tendant à la réali­sation de ce plan de production s'éche­lonneront de 1960 à 1965 compte tenu des nécessités techniques et des problè­mes sociaux propres aux diverses houillè­res de bassin. La fixation des objectifs de production ainsi définis procède de la volonté du gouvernement d'assainir la situation des charbonnages par la fer­meture d'exploitations marginales dont le déficit compromet l'équilibre écono­mique et financier de l'ensemble des bas­sins. Le gouvernement veillera à ce que les variations imprévues de la production demandées aux Charbonnages de France soient à l'avenir réduites dans toute la mesure du possible.

            Parallèlement à la révi­sion des objectifs de pro­duction, les programmes ce travaux neufs devront être réexaminés notam­ment dans les Houillères de Lorraine et du Centre Midi. Les Char­bonnages devront mettre en vigueur dès 1961, la règle consistant à limiter le volume global annuel des travaux neufs au montant des amortissements sans qu'il soit pour autant admis que ces tra­vaux puissent dans tous les cas atteindre cette limite. De plus la préférence sera donnée aux investissements dans les in­dustries de la houille plutôt qu'aux tra­vaux neufs en vue de l'extraction.

            Pour permettre aux Charbonnages de France d'exécuter le plan défini par le gouvernement, l'Etat versera aux Char­bonnages une contribu­tion forfaitaire qui sera imputée au budget général et qui sera fixée annuelle­ment. Cette contribution ne sera pas une subvention d'équilibre tendant à assi­miler les Charbonnages de France à un service public, mais devra constituer une incitation à une gestion économique ra­tionnelle.

            Pour 1961, cette contribution dont le montant exact sera prochainement dé­terminé par le Ministre des Finances ne sera pas inférieure à 150 millions de nouveaux francs. Des directives ont été adressées aux Charbonna­ges de France afin d'étu­dier avec les organisations syndicales un aménage­ment des horaires de travail.

            Le gouvernement espère qu'un accord pourra prochainement intervenir dans des conditions tenant compte à la fois des aspirations des organisations syndi­cales et des conséquences de certains aménagements sur les coûts de produc­tion des houillères de bassin. Considérant qu'il est nécessaire de mettre un terme à la politique de rabais considérables pra­tiqués depuis plusieurs mois par certains distri­buteurs de fuel-oil et de placer les produits pétroliers directement concurrents du charbon dans les mêmes conditions de pratique de prix que celui-ci, le gou­vernement o décidé de prendre un arrêté qui sera prochainement publié et selon lequel les rabais commerciaux autorisés pour la vente des fuel ne pourront ex­céder 5% des prix indiqués par les barèmes déposés par les distributeurs.

         A la demande du Minis­tre de l'Industrie, l'Elec­tricité de France a accepté de stocker pour le compte des Houillères 400.000 tonnes de charbon dans les parcs de ses centrales et de mettre en oeuvre diverses mesures permettant d'augmenter les fournitures de courant électrique par les centrales des Houil­lères de bassins.

            Enfin, le Ministre des affaires étrangères a été chargé d'examiner avec le gouvernement de la Ré­publique Fédérale d'Alle­magne certains problèmes posés aux Houillères du Bassin de Lor­raine par l'application du traité franco-­allemand du 27 Octobre 1956 sur le règlement de la question sarroise.

 

 

 

L'ACTION SOCIALE

 EN FAVEUR DES MINEURS ET DE LEURS FAMILLES

 

Affilié au régime de Sécurité Sociale Minière, vous avez souvent recours aux Services de la Sécurité de Secours de votre ressort. Mais vous connaissez beaucoup moins bien l'Union Régionale des Sociétés de Secours Minières du Nord qui a son siège à Lens. L'activité que déploie l'Union Régionale en faveur des mineurs et de leur famille mérite d'être connue.

 

            Pour une médecine toujours meilleure

            Les Sociétés de Secours ont recruté des médecins qui consacrent tout leur temps aux affiliés du régime minier; elles ont aussi construit et équipé des salles de consultations modernes.

Depuis 5 ans, l'Union Régionale a aidé les Sociétés de Secours à installer 72 salles de consultations et facilité toutes les réali­sations qui concourent à protéger la santé des populations minières. Une de ses der­nières réalisations est la Maison de Repos du Mineur à St-Laurent-Blangy, inaugurée à la fin de 1958. Située dans un cadre de verdure, cette Maison de Repos, coquette et moderne, permet de hâter le rétablisse­ment de la santé de ses pensionnaires: malades chroniques, convalescents ou mala­des relevant d'une intervention chirurgi­cale et dont l'état ne nécessite plus un séjour à l'hôpital.

         Au service de la famille

            En dehors des questions purement sani­taires et médicales, l'activité de l'Union Régionale se manifeste en matière sociale par des moyens divers tous axés sur les problèmes de l'enfance et de la famille. C'est ainsi que l'Union Régionale accorde sous certaines conditions des prestations familiales aux apprentis, aux étudiants et aux infirmes. Des bourses sont attribuées aux jeunes filles qui fréquentent les cours d'enseignement ménager. Pour soulager le travail des mamans, des prêts à l'équipe­ment ménager sont accordés pour l'achat de machines à laver, machines à coudre, aspirateurs, etc... Les jeunes ménages peuvent bénéficier de prêts au mariage pour l'achat de leur mobilier. Des prêts peuvent être également consentis pour l'accession à la propriété.

            En cas de maternité ou de maladie d'une maman, l'Union Régionale assure le con­cours de Travailleuses Familiales pour exécuter les travaux ménagers indispensables. Enfin, les mamans décorées de la médaille de la famille française reçoivent un colis d'articles de textiles.

            La protection et le bien-être de l'enfant

         Dès sa naissance, l'enfant est pris en charge par le service de protection mater­nelle et infantile qui dispose de 42 Assis­tantes Sociales, 25 Puéricultrices, et de tout un réseau de consultations de nourrissons actuellement en voie de développement et de modernisation. Ainsi, les mamans peu­vent bénéficier de toute l'aide utile pour assurer le développement normal de leurs enfants. L'Uuion Régionale distribue aussi un colis d'articles de layette à l'occasion d'une naissance aux familles dont les res­sources sont inférieures à un certain pla­fond.

            Les adolescents peuvent bénéficier d'une cure au grand air soit dans les colonies et camps de vacances, soit dans une Maison Familiale de Vacances, soit en famille. Sur son budget d'action sociale, l'Union Régionale consacre chaque année 290 millions pour l'aide aux vacances. Cette somme a permis de procurer, en 1959, des vacances à 22.760 enfants en colonies et camps et à 44.396 enfants en famille. Depuis 1959, l'Union Régionale possède près de Chinon, dans l'Indre-et-Loire, une propriété, « La Ville-au-Maire, où elle a installé une colonie de vacances qui a accueilli 234 enfants en 1959 et pourra en recevoir 450 à partir de 1961. L'Union Régionale possède également à Wimereux une Maison Familiale de vacances de 76 chambres pouvant recevoir 200 personnes par séjour de 15 jours, soit 1.400 personnes du 1° Juin au 15 Septembre.

         Le budget d'action sociale de l'Union Régionale est alimenté essentiellement par un prélèvement égal à 3,50% du montant des Prestations Familiales légales versées. On sait que ces prestations sont financées par une cotisation de 16,75% versée par les Houillères, sur les salaires soumis à cotisation.

            Nous aurons à peu près fait le tour de l'ensemble des réalisations et des moyens d'action de l'Union Régionale lorsque nous aurons dit quelques mots des Assistantes Sociales. Leur rôle mérite justement d'être précisé en raison notamment du fait qu'il existe également des Assistantes Sociales d'entreprise, c'est-à-dire des Houillères.

 

 

 

 

LES ASSISTANTES SOCIALES DES HOUILLERES

ET CELLES DE L'UNION REGIONALE

ONT LE MEME IDEAL: SERVIR LES MINEURS

 

 

         L'action sociale en faveur des mineurs et de leurs familles existe depuis longtemps dans les exploitations minières de notre Bassin: dispensaires, hôpitaux, crèches, garderies, écoles, salles de fêtes, installa­tions sportives, centres ménagers, etc... fonctionnent depuis de nombreuses années. Grâce à la nationalisation, cette action sociale a pris un nouvel essor. Dans les années qui ont suivi la Libération, on a assisté au développement ou à la création des Services sociaux. Citons en particulier les colonies de vacances, les camps de vacances, les centres de congés familiaux de la Napoule et de Berck, les ateliers édu­catifs, etc... L'une des formes d'action la plus appré­ciée de ces Services Sociaux est l'activité des Assistantes Sociales mise par les Houil­lères à la disposition des travailleurs et de leurs familles. Depuis 1954, la Sécurité Sociale Minière chargée de la gestion des Prestations Fami­liales a été amenée à entreprendre égale­ment toute une action sociale en faveur de la corporation minière et même à relayer les Houillères sur un certain nombre de sujets, sur tous les problèmes familiaux indépendants du travail, en particulier sur les problèmes de l'enfance. Des Assistantes Sociales nouvelles au service de l'Union Régionale sont venues s'ajouter à celles qui sont au service des Houillères, offrir aux personnes qui ont à faire face à certaines difficultés ou à certains problèmes, une aide spécialisée. Une coordination s'est donc révélée nécessaire pour harmoniser le travail des unes et des autres, éviter les doubles em­plois et permettre d'étendre leur action à un plus grand nombre de bénéficiaires. Cette coordination, prévue d'ailleurs par la loi du 4 août 1950 et le décret du 7 jan­vier 1959, réalisée d'un commun accord entre l'Union Régionale et les Services Sociaux des Houillères, s'est traduite par la définition des attributions relevant plus particulièrement des Assistantes Sociales de l'Union Régionale d'une part et de celles des Houillères d'autre part. Une telle spécialisation n'exclut d'ailleurs pas que les unes comme les autres s'inté­ressent à tous les problèmes familiaux qui sont portés à leur connaissance et s'effor­cent de les résoudre au mieux, par leurs propres moyens ou avec le concours de leurs collègues de l'organisation similaire.

            L'activité des Assistantes Sociales des Houillères...

            Le rôle des Assistantes Sociales des Houillères consiste en général à:

- Prendre contact avec les nouveaux embauchés et plus particulièrement les jeu­nes, les Nord-Africains, les Etrangers.

- Prêter attention à des catégories par­ticulières de travailleurs: malades profes­sionnels, accidentés du travail, jeunes ou­vriers, apprentis.

- S'occuper de la réadaptation fonc­tionnelle et apporter un avis lors de l'étude du reclassement des inadaptés physiques.

- Aider les membres de la famille des travailleurs en cas de décès de ceux-ci.

- Participer aux activités culturelles ou éducatives, telles que les bibliothèques, les clubs de jeunes.

- Aux aides individuelles ou collec­tives réalisées en faveur des ouvriers ou de leurs familles.

- Aux placements d'enfants en colo­nies de vacances des Houillères.

- Etudier les demandes de logement ou de changement de maisons.

- Assurer l'organisation et la surveil­lance médicale des centres ménagers et des jardins d'enfants.

- Envisager l'orientation des élèves à la sortie des, centres ménagers.

- Signaler au Service Social de l'Union Régionale les situations familiales difficiles et collaborer, s'il y a lieu, avec celui-ci.

            ... et celle des Assistantes Sociales de l'Union Régionale

            Les Assistantes Sociales de l'Union Ré­gionale ont en effet une activité plus orien­tée que leurs collègues des Houillères vers les problèmes familiaux, leur tâche consis­tant à:

- mettre en oeuvre par sa diffusion et son application l'Action Sociale de l'Union Régionale.

- assurer, en coordination avec les Pué­ricultrices, la protection à domicile ou les consultations des femmes enceintes et des enfants de moins de six ans, apportant aux mères les conseils demandés.

- apporter aux mères fatiguées ou ma­lades le dépannage nécessaire par l'intermé­diaire de Travailleuses familiales ou par la réalisation de certains placements d'enfants en Maison d'Accueil, en nourrice, en colo­nie de vacances ou en maison de repos pour mères et enfants.

- réaliser, en accord avec les médecins traitants, les placements sanitaires spécia­lisés:

            • en aériums et pouponnières des enfants anciens prématurés ou débiles

            • en cures climatiques prolongées des en­fants porteurs d'affections médicales diverses

            • en établissements spécialisés des enfants atteints d'infirmité motrice.       !

- aider les familles ou les personnes pour lesquelles se posent des problèmes complexes tels que ceux par exemple:

- de l'enfant difficile, de la femme seule ou du veuf, de l'orphelin, en appor­tant à chacun d'eux l'aide appropriée à leur situation.

- apporter aux affiliés ou aux allocatai­res une information sur les différentes lé­gislations sociales: aide aux personnes âgées, aux infirmes, aux incurables, aux per­sonnes privées de ressources.

- envisager avec les Services de la Main d'Œuvre la réadaptation profession­nelle des diminués physiques.

- signaler aux services sociaux des Houillères, lorsqu'il y a lieu, les situations dans lesquelles se posent des problèmes re­levant plus spécialement des Houillères.

- coordonner leur activité avec celle des autres services sociaux spécialisés sus­ceptibles d'apporter leur aide aux familles en difficultés.

 

 

 

Les Assistantes Sociales des Houillères et de l'Union Régionale ap­portent toujours dans la limite de leur tâ­che et de leurs possibilités, en permanence, en consultations à domicile, l'aide appro­priée à chaque situation. L'accueil des Assistantes Sociales, leur compétence, leur discrétion, permettent à chaque famille ou à chaque personne de trouver par elles-mêmes ou par l'intermé­diaire de différents organismes ou services sociaux la solution la mieux adaptée pour résoudre leurs difficultés.

LE TOURISME EST A VOTRE PORTE par Jean Lestocquoy

 

MANOIRS et VERDURE DU BOULONNAIS

 

            Le premier télégramme envoyé par radio grâce à Branly et Marconi, le prince Louis-Napoléon Bonaparte qui débarque en 1840 croyant renverser le gouvernement de Louis-Philippe, Pilâtre de Rozier qui tente de passer le détroit par la voie des airs et s'écrase devant la vieille église le 15 juin 1785... Voilà pêle-mêle ce que peut rappeler Wimereux et surtout Wimille dont le passé est beaucoup plus vénéralbe que celui de la plage. Dans le voisinage, la fameuse colonne on y retrouve Napoléon distribuant les pre­mières Légions d'Honneur, ou bien la ca­chette d'un conspirateur royaliste. Ne di­rait-on pas que s'inscrivent dans ce paysage tous les régimes français, de la monarchie de Louis XVI à la III° République? Pourtant cette histoire ne serait pas un attrait suffisant pour un jour d'été; mais sans même chercher la séduction de la pla­ge blonde et le mouvement de la mer verte, il est une promenade que l'on ne saurait manquer de conseiller: la vallée de la pe­tite rivière qui donna son nom à la plage, le Wimereux.De quelque côté que l'on aborde la ré­gion, on est séduit par la fraîcheur, l'eau courante, la verdure qui donne au Boulon­nais son caractère imprévu: les géographes vous parleront de boutonnière jurassique, expliquant ainsi cette diversité. Cette vallée, au reste, n'a pas que le charme prenant de la nature; au milieu des bois, des champs ou des prairies, les manoirs du Boulonnais donnent un caractère singulier au paysage. Il faut aller explorer ces manoirs du XV° et du XVI° siècle: le Lucquet, Le Hert, La Tour de Pernes, dont la photo donne une idée plus juste que la description. Partout des bâtiments noblement construits de bri­ques et de pierre. Des murs épais et de petites fenêtres vers l'extérieur. Des tours, modestes il est vrai, mais qui ont tout de même un air de gentilhommière. Ce sont des fermes pacifiques, mais elles évoquent le temps, qui n'est pas si lointain, où la mer portait d'inquiétants visiteurs et les routes des voyageurs belliqueux. Là, un peu en retrait de la côte, on retrouvait la sécurité derrière de modestes murailles. En descendant donc, de Wimereux, à 6 kilomètres, vous rencontrerez, au milieu de la verdure un rendez-vous d'été: cidre, crê­pes et tapisseries. C'est Souverain-Moulin. L'eau claire coule au bord de la route et on aperçoit les murs un peu accablants du château. Jadis on vit souvent passer dans les allées du parc la soeur de «Sissy» comme dit le cinéma; la soeur de l'Impéra­trice d'Autriche avait été reine de Naples et, passant sa vie à Paris, venait voir ses amis de Souverain-Moulin. C'est à peu près de son temps que date la chapelle: le style pseudo-gothique en est déplorable, mais ne doit pas décourager. Outre deux statues de bois reflétant l'art allemand du xvr' siècle, on a la surprise de trouver un choeur tendu de tapisseries du plus célèbre des hautlisseurs de notre temps, Lurçat; sur un fond noir se détache avec noblesse un décor d'apocalypse et il semble que sur l'autel de pierre neuve pousse l'herbe d'une fantastique prairie. C'est une oeuvre nota­ble d'un art renaissant. Dans le bois de Souverain-Moulin, un manoir du VII° siècle, Godincthun; un manoir hanté par l'ombre des conspirateurs. Sous le Directoire et le Consulat, il était loué à deux femmes dont le nom respire l'effroi: Mme Le Thueur de Combremont et sa fille; plancher du salon truqué, trap­pe laissant pénétrer en une sombre cachette plusieurs hommes qui peuvent braver la police, rien n'y manquait... En mai 1804 on fusilla à Boulogne pour intelligence avec l'ennemi anglais un certain Franqueville: il déclara qu'un mystérieux «prince de Bourbon» avait plusieurs fois trouvé asile chez les dames Le Thueur. Un autre pros­crit de marque, Pichegru, y était venu s'a­briter aussi, dès 1797. La voisine Angle­terre, en guerre avec la France, donnait au Boulonnais un rôle clandestin où le roman d'aventure fleurissait. Quittons ces souvenirs aventureux et re­montons beaucoup dans le passé. Conti­nuons la route, par Belle et Conteville; bientôt apparaîtra un agréable village: Le Waast. Un monument notable: l'église ro­mane. Vénérable église, une des plus an­ciennes de nos régions, puisqu'une partie de sa construction et sa façade en particulier fut élevée entre 1086 et 1109; elle fut bâtie avec le concours des comtes de Boulogne: sainte Ide, mère de Godefroid de Bouillon s'y employa. Et quel curieux portail avec ses formes romanés: Camille Enlart, maî­tre en archéologie, y voyait un souvenir des Croisades, rappelant un portail égyptien de Bab-el-Foutou. A deux pas, à Colembert, vous pourrez voir un majestueux château du XVIII° siè­cle; préférez-vous voir fabriquer des céra­miques? Allez visiter une usine de Des­vres où l'on décore des vases et des cages à serin en céramique. Le calme des bois vous appelle? La proche forêt de Desvres vous accueille. Telle est la variété de ce Boulonnais où des descentes comme celle de Devres of­frent des perspectives que l'on dirait de pays de montagne!

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

 

du  berceau ...

... à  la  tombe

 

 

 

 

à  la  vie ...

 ... à  la  mort



[1] Ils étaient aussi machistes aux HBNPC du groupe de Douai? (NDL)

[2] Fillettes épanouies... garçons plus expéditifs... (NDL: no comment!)

[3] Correction effectuée par le lecteur.

[4] J.C.D. ne disait pas la même chose de sa colo d'Arc en Barroiss ay début des années 50...

[5] à Pecquencourt.

[6] No comment!

[7] Idem.

[8] Centre de Formation Professionnelle.

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LES BERLINES
  • La vie des ouvriers mineurs de houille vue au travers de la presse d'entreprise diffusée par les Houillères Nationales du Nord - Pas de Calais, dont DOUAI-MINES pour le groupe d'exploitation de Douai-Aniche, des années 1949 à 1968, devenus RELAIS en 1969.
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